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Un logement étudiant en maison de retraite, ça existe ?

Une solution de logement étudiant économique et conviviale

Face à des logements étudiants trop rares ou trop chers dans de nombreuses villes étudiantes, les maisons de retraite ouvrent leurs lieux de vie aux jeunes. Promouvoir le vivre ensemble et les liens intergénérationnels tout en offrant de nouvelles opportunités de logement étudiant, voilà un bel objectif !

Le terme générique maison de retraite comprend l’ensemble des résidences pour seniors. On distingue les EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) des résidences autonomie / services.

Les EHPAD disposent d’une équipe médicale chargée d’assurer les soins nécessaires aux résidents 24h/24. Ils accueillent les personnes âgées quel que soit leur degré d’autonomie. Ce dernier est déterminé par le GIR à l’aide de la grille AGGIR par un médecin ou une équipe médico-sociale.

Depuis la loi Adaptation de la Société au Vieillissement (2015) et ses décrets, les résidences autonomie peuvent accueillir des étudiants ou jeunes travailleurs dans la limite de 15% de l’effectif autorisé de l’établissement. Certains EHPAD ont suivi le mouvement. C’est donc une nouvelle solution de logement pour les jeunes qui se développe.

Selon les capacités, les établissements mettent à disposition soit des chambres avec une cuisine commune, indépendante de l’espace restauration dédié aux seniors, soit des logements indépendants, généralement des studios meublés, au sein de leur résidence. Les jeunes paient ou non un loyer, charges comprises, qui reste dans tous les cas très modéré.

En échange, le jeune s’engage pour le bénéfice des résidents. Il s’agit d’animations ou de visites de convivialité, généralement à hauteur de 3-4 heures par semaine. Chez ensemble2générations, on a fait le pari de développer ce type de logement intergénérationnel depuis 2013. Alors des idées d’animations, on en a vu de toutes sortes ! Karaoké, soirées cinéma (avec popcorn !), ateliers manuels, yoga sur chaise, concerts, sorties théâtre et même séances de manucure… on peut tout imaginer.

Toutes les propositions sont bienvenues. Les seules limites : la créativité des jeunes, l’envie de participer des résidents et l’adaptation à leurs capacités motrices et intellectuelles. Les résident sollicitent parfois aussi les jeunes pour de petits services. Ceci se fait de manière naturelle quand la complicité existe : débloquer un téléphone, rallumer un décodeur pour la télévision ou changer une ampoule… les résidents sont très reconnaissants. Ces activités sont finalement l’occasion de mieux se comprendre et d’apprendre des deux générations.

Pour que ce projet soit un succès, il faut que les seniors se sentent impliqués : accueil formalisé du jeune, présentation aux résidents… A l’emménagement, il n’est pas rare de voir des résidents aider le jeune à bien s’installer. On lui prête de la vaisselle, une lampe, un plaid… L’équipe de l’établissement doit aussi prendre soin d’organiser régulièrement un point avec le jeune. Elle vérifie que l’engagement est bien respecté et qu’il est en adéquation avec les attentes des résidents.

Au-delà de l’aspect économique, cette solution présente de nombreux avantages pour les jeunes. Concrètement, ce type d’habitat se situe généralement dans un environnement agréable, souvent avec des espaces verts arborés et des lieux communs bien entretenus. A la différence des résidences étudiants, c’est un endroit calme, idéal pour rester concentré dans ses études. Le jeune a son indépendance, sans rythme imposé, et peut bénéficier des avantages qu’offre l’établissement : coiffeur, blanchisserie… Julien, étudiant en kinésithérapie logé en résidence autonomie, souligne : « habiter ici, c’est plus qu’habiter un logement, c’est un lieu de vie. La convivialité règne, c’est un lieu propice aux rencontres. C’est une véritable expérience humaine. » Partage d’expériences, entraide quotidienne, solidarité… Par la suite, le jeune peut promouvoir cette expérience sociale et relationnelle sur son CV et dans son futur milieu professionnel.

Seule contrainte : le respect de la quiétude des résidents et des règles de vie en collectivité. Il peut y avoir aussi un temps d’adaptation, en particulier pour la vie en EHPAD. Mais avec le temps, le jeune découvre les personnalités des autres résidents, malgré leurs éventuelles pathologies. A force d’échanges, des liens se créent, la complicité naît, en dépit des maladies ou pertes de mémoire.

Avec leur présence, leurs échanges, leurs animations, les jeunes tissent du lien social, primordial pour les seniors. Au contact de Nicolas, étudiant en master de droit, Antoinette, 86 ans, a clairement changé d’avis. Avant d’entrer en EHPAD, elle pensait que ce serait forcément « le lieu de la solitude et des personnes âgées qui décrépissent ». Désormais, elle reconnaît : « ces échanges entre générations sont extraordinaires pour la vieille dame que je suis ! ».

Alors, prêt à vous lancer ?

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