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temoignages

Paule & Alicia

Après un an passé à l’hôpital, les enfants de Paule préféraient que leur mère ne soit pas seule chez elle. Alors Alicia est arrivée d’Espagne avec sa mère, le jour même du retour de Paule. “Les quatre premiers mois, raconte Paule, j’étais beaucoup dans ma chambre mais Alicia a pris très vite une place importante dans ma vie. Elle est très prévenante, m’aide pour plein de choses. Mais ce n’est pas l’essentiel. Grâce à elle, je me suis surtout rendu compte que j’avais perdu l’habitude de discuter. En vieillissant, on parle de moins en moins, même avec son mari ! Là, on discutaille tout le temps, de tout, de rie, et surtout de politique. Elle adore ça. Cela m’amuse quand elle me dit que j’ai des idées “molles” ! En fait, Alicia m’empêche de devenir un dinosaure.”

Le dimanche, toutes les deux déjeunent ensemble, parfois aussi dans la semaine, mais chacune “leur picotin”. Elles lisent les journaux dans le salon et, même si elles regardent chacune la télé dans leur chambre, “allongées comme deux paresseuses chacune sur notre lit” précise Paule, elles continuent à se parler d’une pièce à l’autre. “Alicia n’hésite pas à passer une tête pour me conseiller une émission qu’elle trouve intéressante. Elle m’a aussi fait rencontrer certains de ses amis.” Mais pour Paule, le plus extraordinaire, c’est qu’Alicia se soit mise au piano. “Je l’entendais de mon lit essayer en s’aidant d’une application qu’elle avait chargée sur son téléphone ! Dès que j’ai pu me lever, on a commencé des cours. J’ai été professeur de piano, je vois bien qu’elle est douée…!”

Je ne m’attendais pas à être à ce point stimulée par la venue d’Alicia. Elle m’a fait prendre conscience que j’avais perdu l’habitude de parler, juste pour le plaisir. Partager son toit avec quelqu’un de jeune vous remet dans le monde et le mouvement. Cela m’a rajeunie !

Paule, 83 ans

“En France, pour moi, rien n’était simple au début, notamment à la fac. J’avais le mal du pays. Cela m’a aidée de me sentir entourée par Paule. Par rapport à mes amis en Erasmus comme moi, je mesure combien le fait de vivre ici m’a fait faire des progrès rapides en français. Et quel bonheur le matin, quand j’ouvre mes volets, d’être au milieu des arbres et des fleurs…”

Alicia, 22 ans, étudiante en master de journalisme

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